Lla mobilité sociale au maroc
Une des conséquences les plus importantes de cette mobilité sociale est la formation de couches moyennes, souvent présentées comme un potentiel déterminant en matière de développement économique et social, de démocratisation et de dynamisme social en général. Ces rôles de la classe moyenne sont cependant difficiles à appréhender dans le cas du Maroc, d’autant plus que cette classe reste encore une série de couches ou de strates mal identifiées. Elle se définit principalement par défaut et de manière résiduelle : sont considérées comme couches moyennes de la société toutes celles qui n’appartiennent ni à l’élite supérieure ni aux pauvres et aux vulnérables. Certaines estimations la situent à 44,2% de la population en comparaison aux couches pauvres et vulnérables (47,3%) et aux couches supérieures (la bourgeoisie d’affaires, l’élite politique et l’élite du savoir-faire moderne : 8,5%).
La formation des couches moyennes doit beaucoup aux mesures prises au lendemain de l’indépendance. En effet, la marocanisation des cadres, associée à des recrutements massifs de fonctionnaires, la distribution des terres de colonisation, la marocanisation, le lancement de grands travaux et de projets industriels publics ont facilité la mobilité sociale au cours des années 60 et jusqu’au milieu des années 70. Au cours des décennies 70 et 80, le secteur privé, particulièrement le secteur des services, a fait largement appel à des cadres moyens et, dans une moindre mesure, à des cadres supérieurs. Cette demande, conjuguée à celle de l’administration publique qui continuait à recruter, notamment dans les secteurs sociaux, a permis à l’éducation de jouer son rôle d’ascenseur social donnant aux couches moyennes leur morphologie actuelle.
Il est difficile, néanmoins, d’affirmer que ces couches représentent une classe homogène, ayant une conscience d’appartenance commune et un système de valeurs et de