Lloyd Cinema Muet
Iris Gardet – Juin 2008
Harold Lloyd (Nebraska 1893- 1971) est un des trois grands comiques du cinéma muet, avec Charlie Chaplin (Angleterre 1889- Suisse 1977) et Buster Keaton (Kansas 1895- Californie 1966), ces derniers ayant été découverts par le même producteur, Mack Sennett.
Il débute au théâtre à Los Angeles. Avec le producteur Hal Roach (qui produira plus tard Laurel et Hardy), il se cherche un personnage mais ses premiers avatars -Willie Work, Lonesome Luke- sont trop semblables à Charlot. En 1917, il devient « The boy » en chaussant ses lunettes à monture d’écaille et se coiffant d’un canotier assorti à son costume. Ils ne le quitteront plus.
Harold Lloyd n’est pas crédité comme réalisateur de ses films (ses réalisateurs habituels sont Hal Roach dans ses courts-métrages, puis Fred C. Newmayer et Sam Taylor). Il est cependant à l’origine des idées des gags et des plans filmés.
Les thèmes récurrents d’Harold Lloyd sont : la réussite sociale par soi-même (le Self-made man), à force de persévérance et de témérité : Safety Last, The Freshman, Speedy, etc. ; l’amour ; le déguisement pour disparaître lors de situations inconfortables pour son personnage ; l’urbanisation avec ses gratte-ciels, la circulation et la vitesse des automobiles et la foule grouillante des rues (Safety Last, Feet First, Speedy), qui font de ses films des témoignages passionnants de la modernisation des villes américaines.
On peut rapprocher certains films d’Harold Lloyd d’autres de Buster Keaton, généralement plus tardifs, comme Vive le sport (1925) => Vive le sport / College (1927) : film de campus où la popularité des garçons provient non pas de leurs bonnes notes en cours mais de leur allure sur un terrain de sport.
De même que Keaton, Lloyd réalisait ses cascades lui-même.
Notons enfin qu’Harold Lloyd fut l’un des premiers cinéastes à avoir recours aux pré-projections. Ayant étudié les réactions des spectateurs, il mesurait l’efficacité