Lloyd
Un plaidoyer pour une Europe réaliste David Cameron ne veut pourtant pas quitter l'Union. Son objectif ? Permettre la construction d'une "Europe à la carte", où les nations seraient libres de coopérer à leur gré, sans tutelle ni contrainte extérieure. Une proposition qui hérisse déjà le poil des ayatollahs du fédéralisme, sans que cela ne l'effraie le moins du monde : "le plus grand danger pour l'Union Européenne ne vient pas de ceux qui défendent le changement, mais de ceux qui considèrent les nouvelles façons de penser comme une hérésie". Remarquant que le statu quo ne ferait que maintenir le continent sur la pente actuelle, ce qui se traduirait par "moins de compétitivité, moins de croissance, moins d'emplois", il exige plus de flexibilité. L'Europe est diverse, il en prend acte et plaide pour que les autres dirigeants ouvrent enfin les yeux: "Les pays sont différents. Ils font différents choix. Nous ne pouvons pas tout harmoniser." Autre blasphème, il va jusqu'à exiger un renforcement du pouvoir des parlements nationaux et à contester la lettre des traités, où il est indiqué que l'un des objectifs de l'UE est la création d'une "union sans cesse plus étroite entre les peuples de l'Europe".
En d'autres termes, il s'agit de limiter les pouvoirs des structures européennes et de renforcer ceux des nations. Soit l'exact contraire de la sinistre "méthode Monnet", qui a abouti à la construction d'une "structure coercitive et anti-démocratique, génératrice d’États-satellites pour une Allemagne qui a su l’adapter à ses besoins", pour reprendre les termes d'Alan Retman. Et si cette réorientation s'avérait