Loi du plus fort
La Loi du plus fort a été notamment discutée par des auteurs tels que Jean de La Fontaine (« La raison du plus fort est toujours la meilleure »1) ou Jean-Jacques Rousseau (« Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit, et l’obéissance en devoir. De là le droit du plus fort...»2). Tout d'abord, il convient de souligner l'ironie de la formule, la loi du plus fort souligne bien l'inexistence de loi, et seule la prudence, et non la raison, commande de se résigner à l'existence de ce principe non-écrit. Néanmoins, au-delà de l'ironie, Rousseau montre l'existence d'une solution de continuité, partant de l'absence de droit, caractérisée par la loi du plus fort, aboutissant par le jeu des forces sociales en présence, à la création d'une loi.
Tout d'abord, la première des références, dès lors qu'il s'agit de réfléchir aux rapports entre justice et pouvoir, est à relire attentivement dans le Discours de la servitude volontaire d'Étienne de La Boétie qui s'attache, entre autres, à démontrer que le pouvoir de la monarchie s'appuie au départ sur le primat de la force, militaire en l’occurrence, donc un état tout entier bâti sur la force auquel il oppose l'aspiration naturelle de l'homme à la liberté.
Avant lui, Nicolas Machiavel 3 démontre que la raison du plus faible n’est jamais assez forte puisqu’elle ne lui permet pas de prendre l’avantage sur son adversaire.
Au xviie siècle, Blaise Pascal 4 reprend toute l’ambiguïté d'une loi qui ne peut s'exercer sans recours à la force, et d'une force qui, seule, ne représente aucune légitimité de droit : La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu'il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble