Lol que dire de plus
De plus (cf. Madame Bovary) le désir d'impossible peut amener à passer à côté de la vraie vie en vivant dans un monde de rêves au lieu d'apprécier le moment présent. D'où le refuge dans l'imaginaire au lieu d'affronter la réalité, jugée a priori trop décevante. Ou la projection dans le futur qui fera vivre dans l'attente infinie d'un but inatteignable. Cf. homme obsédé par la vie éternelle, qui terminera sa vie sans avoir pu vraiment l'apprécier à souffrance de ne pas pouvoir atteindre son but et frustration de n'avoir pas profité du temps imparti. Or dans la Lettre à Ménécée, Epicure explique que pour mener une vie heureuse, il faut se débarrasser des désirs vains pour ne conserver que les désirs nécessaires. En effet, le désir d'impossible apparaît incompatible avec la fin naturelle de nos actes qu'est le bonheur. Si le désir consiste à vouloir compenser ce qu'on a perdu, plus la perte sera limitée, plus il sera facile de le satisfaire. Une vie heureuse serait donc une vie frugale dans laquelle on ne désirerait que ce qui est nécessaire « au bonheur, à la tranquillité du corps et à la vie elle-même ». Le plus heureux des hommes n'est-il pas, en effet, celui qui ne demande rien d'autre que ce qu'il peut obtenir aisément ? Mais n'est-ce pas là réduire le désir au seul besoin, alors même qu'il s'en distingue en l'excédant ? Les hommes peuvent-ils se contenter de ce qu'ils ont ? Peut-on contrôler ses désirs au point de ne désirer que le possible ?
II. En effet, si le besoin