Ma valise, F.Ponge
La Valise
Ma Valise m'accompagne au massif de la Vanoise, et déjà ses nickels1 brillent et son cuir épais embaume. Je l'empaume2, je lui flatte le dos, l'encolure et le plat. Car ce coffre comme un livre plein d'un trésor de plis blancs : ma vêture3 singulière, ma lecture familière et mon plus simple attirail, oui, ce coffre comme un livre est aussi comme un cheval, fidèle contre mes jambes, que je selle, je harnache, pose sur un petit banc, selle et bride, bride et sangle ou dessangle dans la chambre de l'hôtel proverbial.
Oui, au voyageur moderne sa valise en somme reste comme un reste de cheval.
Francis Ponge, Pièces (1961), Gallimard, 1971.
Poète, connu par le recueil « Le parti pris des choses » qui l'a très vite fait reconnaître comme un écrivain. Il a fait de grandes études. En 1915, il reçoit la meilleure note de l'académie à une dissertation de philosophie sur « l'art de penser par soi même ». F.P dit qu'il y a un drame de l'expression, on ne peut pas tout exprimer par la parole, le langage de tous les jours ne lui convient pas. Il choisit de décrire des objets, des choses, comme si les objets pouvaient parler et donner leurs avis. (ex : description d'une cigarette, du pain, du savon, d'une valise...). Le rôle de sa poésie est : « l'objeux ». Il s'occupe des mots comme un peintre s’occuperait de la couleur. Pour lui, la poésie sert à refaire le monde, le reproduire, le renouvelé, et le réinventé.
I – La réalité de la valise
a) la forme du texte
b) description réaliste de la valise
II – La valise se met a vivre
a) comme une présence
b) comme un cheval (la comparaison)