La dernière question du test de rentrée portait sur la signification générale de la pièce. Une réflexion personnelle ne pouvait qu’être valorisée, quelle que soit la réponse fournie, à condition que des arguments soient produits. Une progression claire ne pouvait également qu’être récompensée. Très schématiquement la progression pouvait être la suivante : qu’est-ce qu’une allégorie ? de quoi Macbeth est-il visiblement une allégorie ? Du mal ? impossibilité de réduire le personnage si complexe à une seule figure, à une idée générale nécessité de lire l’œuvre en additionnant les hypothèses interprétatives – du mal au Mal ; du Mal au libre arbitre ; du libre arbitre à l’action historique ; de l’action historique à la trahison d’autrui et de soi-même ; de la trahison à la folie (réservée aux plus fous d’entre nous) ou à l’aliénation (que nous subissons tous) De quoi Macbeth est-il une allégorie ? Le plus marquant dans l’œuvre est sans doute cette représentation d’une âme torturée par l’idée de son crime, âme que « tout bruit » épouvante (acte II, 2, vers 729), âme qui s’interroge en ces termes : « Qu’est-ce que ces mains ? ha ! elles crèvent mes yeux ! Tout l’océan du grand Neptune arrivera-t-il à laver Ce sang de ma main ? Non, c’est plutôt ma main Qui rendra les multitudes marines incarnat, Faisant de tout le vert – un rouge. » Allégorie de l’irréparable ou bien même de quelque chose de plus effrayant encore, de l’irrévocable et de l’irréversible, de l’imprescriptible et de l’absolue nécessité qui marque la limite de la toute puissance divine ? Allégorie du péché originel ou marque luciférienne du pouvoir humain de marqué le temps de l’empreinte de son action ? Allégorie de la finitude humaine. A. Le plus simple serait de dire qu’il est une allégorie du mal. D’aucuns l’ont affirmé avec force. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Là est la vraie difficulté… Est-ce que cela veut dire que Macbeth est mauvais. Est-ce dire que c’est un monstre, un de ces êtres issus de