MACHIAVEL DISCOURS SUR LA PREMIERE DECADE DE TITE-LIVE — I, XIX

LES PARADOXES

Machiavel dit que le meilleur dirigeant d’une République doit s’accaparer l’intégralité du pouvoir. Il doit impérativement éviter de le déléguer. Machiavel part du principe que pour répondre de la meilleure façon qu’il puisse être à l’intérêt du peuple, le pouvoir doit se trouver dans les mains d’une seule personne. Cela peut s’avérer paradoxal dans la mesure où il est difficile de concevoir le fait qu’un seul individu puisse servir, connaître et représenter les volontés d’un peuple tout seul, sans aucune interaction avec d’autres représentants. De surcroît, si l’intégralité du pouvoir se trouve dans les mains d’un seul homme, comment celui-ci ne peut-il pas être influencer par un désir d’assouvir ses intentions personnelles, au détriment de celles de son peuple ?

Le deuxième paradoxe est que Machiavel dit que les meilleurs gouvernements ne peuvent être dirigés que par un seul homme alors qu’il témoigne juste après que si le pouvoir n’est remis qu’aux mains d’un seul homme, alors cet Etat ne pourrait être que de courte durée. Cela est paradoxal dans la mesure où si un Etat assure pleinement le bonheur de son peuple, il n’y a aucune raison qu’il ne dure pas. De surcroît, il dit qu’un Etat ne peut être bien fondé par plusieurs hommes mais que si le bien de cet Etat est connu par l’unanimité, alors il est préférable de déléguer le pouvoir à une assemblée. Cela insinuerait qu’il faille tout d’abord laisser le pouvoir à un seul homme afin qu’il puisse trouver ce qui constitue le bien de son peuple, puis que ce dernière délègue volontairement son pouvoir à une assemblée pour que ce bien soit pérennisé.

LA THÈSE

« Ainsi, un habile législateur qui entend servir l’intérêt commun et celui de la patrie plutôt que le sien propre et celui de ses héritiers, doit employer toute son industrie pour attirer à soi tout le pouvoir. »

L’ŒUVRE

Les Discours sur la première décade