Magritt
Le tableau. Les Promenades d'Euclide, montre un intérieur. Un chevalet est posé devant la fenêtre centrée dans le tableau et encadrée à gauche et à droite par un rideau. À travers la vitre, nous apercevons les toits d'une ville. Au premier plan, une tour avec un toit en cône qui cache la voûte du feuillage vert d'une rangée d'arbres. Immédiatement à droite, une large allée conduit tout droit dans la profondeur du tableau. À l'exception de deux personnes qui sont visiblement en conversation l'une avec l'autre, cette allée est déserte. La perspective des couleurs claires et le flou donne l'impression que le paysage citadin s'étend jusqu'à l'horizon, surmonté d'un ciel bleu parsemé de cumulus blancs. La représentation laisse une impression de sobriété et d'objectivité. Grâce au chevalet, à la bande blanche de gauche et à une ligne de contour fine, à peine perceptible, marquée en haut, à droite et en bas du tableau, nous découvrons, à peine visible, une toile peinte. Le motif peint, dont les couleurs et les formes sont fidèles, se fond dans la vue que l'on a de la fenêtre.
1 - Analyse préiconographique
Les Promenades d'Euclide,
René MAGRITTE (1898-1967),
1965,
Huile sur toile,
163x130 cm,
Minneapolis, The Minneapolis Institute of Art
3 – Analyse iconologique
Alors que la vue par la fenêtre indique que l'on a affaire à la reproduction d'un tableau « naturel » à l'intérieur du tableau, le motif de la toile peinte indique cette fois un autre tableau
« artificiel » à l'intérieur du tableau. On a l'impression que le tableau de la toile peinte est identique au tableau « naturel » qu'il cache. Ce qui importe à MAGRITTE, c'est l'interaction des différents niveaux de la réalité. Par le jeu de la forme, de la couleur et de la structure, l'allée et la pointe conique de la tour sont identiques, ce qui soulève le même problème.
Libéré de la perspective du point de fuite, l'illusion de la profondeur se révèle n'être qu'un