Mai 68
1. La crise universitaire
1.1. La contestation étudiante
Durant les premier mois de l'année 1968, à l'université de Nanterre, les étudiants critiquent ouvertement la sélection, les méthodes d'enseignement et les règlements de la cité universitaire. Les plus déterminés occupent les tours administratives, et créent le « mouvement du 22 mars ».
La fermeture de Nanterre puis l'évacuation brutale de la Sorbonne par la police (les 2 et 3 mai) étendent le mouvement.
Des affrontements violents ont lieu à Paris dans le Quartier latin, dans la nuit du 10 au 11 mai (la nuit des barricades).
1.2. Les causes du mouvement
L'université paraît inadaptée : elle manque de place pour accueillir les générations du baby boom (le nombre d'étudiants a doublé en dix ans). L’université de Nanterre est encore en chantier. Les étudiants craignent la mise en place d'un système de sélection. L'enseignement lui-même (les cours magistraux) est en décalage avec ce qu'attend la nouvelle génération (notamment davantage de participation).
Plus largement, les étudiants remettent en cause la « société de consommation ». Ils contestent une société dans laquelle l'homme serait réduit à produire et à consommer. En cela, Mai 68 est bien un conflit de générations : la génération du baby boom, issue de la prospérité, exige davantage que la seule consommation qui satisfaisait ses parents (lesquels ont connu les sacrifices de la guerre). Les slogans fleurissent : « sous les pavés, la plage », « il est interdit d'interdire », etc.
La politique internationale joue également son rôle : les jeunes Américains s'opposent à la guerre du Viêt Nam ; la « Révolution culturelle » en Chine (à partir de