Maitre
Voici tous les documents portants sur la plaidoirie de l’instance en divorce. Mon mari a été l’homme dont je rêvais jusqu’à notre voyage de noces. Légalement parlant c’est un mari parfait. Mais son rôle d’homme disparaissait au fil du temps. Durant ce voyage dans le midi, contrée encore inconnue pour moi, mon mari s’est transformé en une poupée dont on pouvait diriger chaque membre comme on le souhaitait. Il abdiquait, se soumettais à chaque reproche que je lui faisais. Toujours les mêmes attentions, les mêmes compliments, les mêmes fleurs… est-ce normal de traiter une femme comme cela ?
J’en arrive au pire ; Paul cédait aux diableries de la prodigalité. Sans cesse il ne pouvait s’empêcher d’acheter quelques babioles ou autres choses inutiles. Ses dépenses me rendaient folle. C’est pour cela que je pris la décision de gérer les dépenses de notre « couple » si l’on peut dire que l’on en est un. C’est alors que j’appris une nouvelle dépense inutile qui m’était passée inaperçue : dix francs de pourboire ! Quelle honte ! J’en eu le souffle coupé tellement ces actes de générosité aussi importants que faramineux étaient d’une infâme stupidité ! Je fus décidé à reprendre en main et à gérer comme il se doit les comptes.
Paul avait aussi des amis. Il était joyeux de les voir mais était aveuglé par le bonheur et ne se rendait pas comptes qu’il était pauvres. Ils ne mettaient sûrement pas un sou pour leur apparence. Je fus bien obligé de les renvoyer, je ne supportais pas de voir des pauvres dans ma maison. S’ils sont pauvres, c’est qu’ils l’ont mérité ! Sa pauvre mère accueillait toutes ces personnes qui ont échoué face à la société. Mais mon mari petit à petit se renfermait sur lui-même ne contestait même plus mes ordres.
Au fil du temps, il avait de plus en plus mauvaise mine et paraissait abattu, Il me dégoutait de jour en jour. Puis il tomba malade et je dus prendre soin de lui, alors qu’il me disait des paroles odieuses que l’on ne dit pas