Malcolm x
Qui es-tu, tu ne le sais pas.
Ne me dis pas nègre, c'est pas ça
Qu'étais-tu avant que l'homme blanc ne fasse de toi un nègre?
Et où étais-tu? Qu'avais-tu? Que possédais-tu?
En quelle langue t'exprimais-tu?
Comment t'appelais-tu? Ca ne pouvait pas être Dupont ou Jean ou Bernard ou Paul, ce n’était pas ca ton nom.
Ils ne portent pas ce genre de noms là-bas, d'où toi et moi venions.
Non, quel était "ton" nom? Et pourquoi maintenant, tu ne sais plus comment tu t'appelais?
Où est-t-il passé? Où l'as-tu perdu?
Qui l'a pris? Et comment l'a-t-il pris?
Quel langage parlais-tu?
Comment t'a-t-on pris ta langue?
Où est ton histoire?
Comment a-t-on effacé ton histoire?
Comment a-t-on fait ? qu'a-t-on fait pour faire de toi la merde que tu es maintenant?
« Tant que nous détestions l’Afrique, nous nous détestions nous-mêmes. Tant que nous détestions les prétendues caractéristiques africaines, nous détestions notre propre aspect. Et vous m’appelez le prédicateur de la haine. Mais c’est vous qui avez appris au monde à haïr une race toute entière et, maintenant vous avez l’audace de nous reprocher de vous détester pour la simple raison que nous n’aimons pas la corde que vous avez mis à notre cou.»
« [la société] ne pratique pas ce qu’elle préconise. Elle prêche la fraternité mais ne la pratique pas (…) Ces gens-là nous accusent de ce dont ils se rendent eux-mêmes coupables.(…) Ils vous défoncent le crâne, puis vous accusent de les avoir attaqués. (…) Les rôles s’inversent : la victime devient le criminel ; le criminel la victime. »
Textes de Malcolm X, publiés dans le magazine Ragga n°68 (novembre 2005), pages