Manque de femme en Inde
La tendance à l'avortement des filles, loin de se résorber, s'aggrave d'années en années. En 1961, parmi les enfants de 0 à 6 ans, la proportion était de 976 filles pour 1000 garçons6. En 2010 c'est seulement 914 filles7.
Dans un article paru le 9 janvier 2006 dans la revue médicale The Lancet, les équipes de professeurs Prabhat Jha de l'université de Toronto au Canada et celle de Rajesh Kumar à Chandigarh en Inde ont évalué le déficit de naissances féminines, cela grâce à un recensement lancé en Inde en 1998 auprès de 1,1 million de ménages. Ils ont remarqué que dans les familles où le premier enfant était de sexe féminin, les proportions pour les deuxièmes naissances étaient de 759 filles pour 1 000 garçons, ce taux passant même à 719 après deux naissances féminines. Si le déficit est plus fort chez les femmes éduquées (peut-être dû à leurs revenus plus élevés, qui leur permettrait de pratiquer des examens prénataux pour déterminer le sexe de l'enfant), il ne varie pas en fonction de la religion.
Comparé aux ratios d'autres pays, il a été estimé qu'il s'est produit un manque de 590 000 et 740 000 filles supplémentaires en 1997, ce qui fait supposer l'avortement d'au moins 500 000 fœtus filles. Sur une échelle de 20 ans, ce seraient 10 millions de filles qui ne seraient pas nées