Marais salants en saintonge avant 1789
Saintonge jusqu’en 1789
Les marais salants d’Aunis et de
Saintonge jusqu’en 1789
P R É FAC E
Dans les sociétés primitives, le sel était source de vie. L’ingéniosité de l’homme s’est de tout temps appliquée à en diversifier les techniques d’exploitation : - extraction du SEL MINIER, attestée dès le premier millénaire avant J.-C., - évaporation de l’eau de mer au moyen d’une source de chaleur, technique de fabrication du SEL IGNIFÈRE connue depuis le néolithique, notamment dans notre région, - saliculture dans les marais salants permettant d’obtenir du SEL SOLAIRE là où la nature des sols et les conditions climatiques conjuguent leurs effets, comme sur les côtes d’Aunis et de Saintonge. Malgré la multiplication des procédés de fabrication, la production était insuffisante et aléatoire. On a évalué à 18 kg/an les besoins individuels en sel alimentaire, alors qu’aujourd’hui l’homme se contente de 3,3 kg/an. Cette régression tient essentiellement au progrès des techniques de conservation par le froid. Pour protéger les populations des pénuries et de la fluctuation des prix, dès qu’elle en eut le pouvoir, l’autorité centrale chercha à garantir la régularité et la sécurité des approvisionnements en organisant la distribution. Le monopole institué, il était tentant de taxer le produit et d’appliquer à tout propos des prélèvements fiscaux supplémentaires qui ont bien souvent soulevé l’ire populaire. Eût-il fallu suivre Vauban qui proclamait : “Le sel est une manne dont Dieu a gratifié le genre humain, sur lequel par conséquent il semble qu’on n’aurait pas dû mettre d’impôt”. Vaste sujet ! Sujet au demeurant passionnant qui a inspiré bien des auteurs. Mais aucun ne l’a embrassé dans sa dimension intégrale avant Alice Drouin. Élève de l’École Nationale des Chartes, celle-ci lui consacra une thèse en 1935 connue sous le titre : “Marais salants d’Aunis et de Saintonge jusqu’en 1789”, et remarquée par les spécialistes qui ont