Marc Chagall
Chagall est né le 7 juillet 1887 à Liozna dans la banlieue de Vitebsk, en Biélorussie (laquelle appartenait alors à la Russie tsariste), dans une famille juive hassidique. La ville compte une importante communauté juive. Sa mère tenait une épicerie et son père allait tous les matins à la synagogue, où il était employé, tandis que son grand-père était précepteur et chantre à la synagogue. Il a été élevé dans la paix et la tendresse de sa mère juive, qui lui a appris à lire et à aimer la Bible et les hommes.
Vitebsk restera dans l'imaginaire de Chagall le paradis naïf de l'enfance, et le peintre le représentera dans de nombreuses toiles, dans sa jeunesse mais aussi plus tard2. Aîné d'une famille de 9 enfants, il commence à travailler dans des ateliers à la fin de ses études à l’école des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. A Vitebsk, adolescent, il étudie à l'école créée par Iouri Pen (aussi appelé Yehuda Pen). « Je m'instruisis à peine deux mois dans l'école de Pen à Vitebsk... j'aime Pen... Il vit dans ma mémoire comme mon père »3.
Arrivée à Paris, 1910-1914
Après avoir étudié ensuite auprès de Léon Bakst à Saint-Pétersbourg, il part pour Paris en 19104. Il y est témoin de mouvements picturaux tels que le fauvisme finissant et le cubisme naissant. Le premier lui inspire la couleur pure, gaie et claire, le second une certaine déconstruction de l’objet. Il découvre notamment les toiles de Robert Delaunay, Jean Metzinger, le Douanier Rousseau, Albert Gleizes. Néanmoins, jamais Chagall n’adhèrera pleinement à un mouvement ou à une école. Dans le même temps, il passe de nombreuses journées au Musée du Louvre, où il étudie Delacroix, Géricault, Watteau, Courbet5.
Il se lie d'amitié avec le poète Blaise Cendrars, qui est l'un des seuls habitants de la Bohème parisienne à parler le russe. Cendrars lui présente, entre autres, Robert Delaunay et Guillaume Apollinaire, qui seront fascinés par sa liberté dans l'utilisation de la couleur6.
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