Marie Calumet
D’abord, il est clair que le clergé n’est pas présenté de manière décente dans l’œuvre. De fait, le personnage du curé Lefranc dévalorise sa profession par son attitude. Un curé de vocation sincère ne devrait pas avoir à cœur les problèmes sociaux et la politique et ne devrait pas être tenté par la chair. Malgré cela, le curé Lefranc dit clairement : (p.12) «Depuis quand tout homme libre […] n’a-t-il plus le droit d’adopter des opinions sur les affaires publiques?» À l’époque, le curé devait se montrer vertueux et un tel comportement aurait été très mal jugé. L’évêque, dans un même ordre d’idées, montre une facette peu reluisante de la carrière religieuse. Lors de sa visite à la paroisse de Saint-Ildefonse, il croule sous les richesses tandis qu’il ne devrait accorder aucune importance aux biens matériels. Le champ lexical du luxe (p. 58) démontre bien cette affirmation : «majesté», «cerclées d’or», «améthyste grosse comme une noix», etc. L’attitude condescendante et l’opulence de l’évêque sont contraires à l’image digne que le clergé tente de se forger. Bref, les personnages idéalement bons prennent, dans le roman de Girard, une tournure peu flatteuse et cela détonne