Marie qui voudrait votre beau nom tourné
Introduction « Prince des poètes et poète des princes, Pierre de Ronsard est une figure majeure de la littérature de la Renaissance. Il est, avec Joachim Du Bellay, le chef de file de la Pléiade, mouvement littéraire du XVIème siècle. Auteur d’une œuvre conséquente dont la majeure partie est consacrée au thème de l’amour, on divise ses poèmes amoureux en trois parties, trois muses. Les Amours de Cassandre, les Amours de Marie, et les Sonnets pour Hélène. Dans les Amours de Marie, Ronsard a sans doute été inspiré par deux femmes. La première est une jeune paysanne de 15ans, Marie Dupin. La seconde est Marie de Clèves, la maitresse de son ami Henri III, morte quatre ans plus tôt.
Le sonnet marotique, « Marie, qui voudrait votre beau nom tourner », est extrait des Amours de Marie, placé dans le second livre des Amours il a été écrit en 1578. On remarque que Ronsard abandonne ici les complications pétrarquistes des amours de Cassandre, au profit d’un style plus simple, au travers de sonnets et de chansons.
Lecture du texte
Marie, qui voudrait votre beau nom tourner,
Il trouverait Aimer : aimez-moi donc, Marie,
Faites cela vers moi dont votre nom vous prie,
Votre amour ne se peut en meilleur lieux donner.
S’il vous plait pour jamais un plaisir demeurer,
Aimez-moi, nous prendrons les plaisirs de la vie,
Pendu l’un l’autre au col, et jamais nulle envie D’aimer en autre lieu ne nous pourra mener.
S’il faut bien aimer au monde quelque chose :
Celui qui n’aime point, celui-là se propose
Une vie d’un Scythe, et ses jours veut passer
Sans goûter la douceur des douceurs la meilleure.
Eh, qu’est-il rien de doux sans Vénus ? Las ! A l’heure
Que je n’aimerai point, puissè-je trépasser !
Problématique
Ce sonnet de type marotique, composé d’alexandrin est un appel à l’amour.
Comment, derrière le lyrisme amoureux apparemment personnel et intime se dessine une conception plus générale