maroc sahara
(6 novembre 1975)
Cette "Marche verte", ainsi nommée d'après la couleur sacrée de l'islam, exprimerait "le vœu unanime" du peuple marocain et imprimerait "en lettres d'or une nouvelle page de gloire" dans l'histoire de la nation.
Le roi s'engagea à prendre la tête des marcheurs qui auraient pour seule arme le "Livre Sacré d'Allah".
L'organisation que supposait le transport à travers le désert de 350.000 personnes venues des quatre coins du Maroc, le ravitaillement en nourriture, en eau et en fuel, et la fourniture de tentes semblait une gageure, mais le roi Hassan révéla que les préparatifs avaient commencé deux mois auparavant. Vraisemblablement, la marche aurait eu lieu quelle que fût la conclusion de la Cour.
Politiquement, c'était un coup de maître. Non seulement cette décision précipitait les événements, avant que l'Assemblée générale des Nations Unies ait eu le temps d'examiner les recommandations de la C.I.J. ou de la Mission de l'O.N.U., mais elle exerçait une pression déterminante sur l'Espagne. Au sein même du Maroc, elle ravivait l'atmosphère de djihad que le roi faisait régner sur son peuple depuis l'été 1974. Le peuple marocain fut littéralement séduit pas l'idée, et dans les trois jours qui suivirent le discours du roi, 362.000 Marocains se présentèrent pour s'inscrire à la Marche. Vers le 21 octobre, ils étaient 524.000.
A Madrid, le gouvernement espagnol fut consterné par le discours du roi Hassan, mais ne se détourna pas, du moins dans un premier temps, de son projet de référendum et de délégation de pouvoirs à un gouvernement sahraoui dirigé par le Front Polisario. Le Conseil des Ministres se réunit, sous la présidence du général Franco, le 17 octobre, pour examiner le nouveau défi lancé par le Maroc, et décida de demander la réunion du Conseil de Sécurité de l'O.N.U. Cette requête fut déposée le lendemain à New York par l'ambassadeur de l'Espagne à l'O.N.U., Jaime de Piniés.
Le lendemain, le