Matiere et esprit
Pour Hegel, la distinction entre la matière et l'esprit rejoint la distinction entre être conscient de soi et être non conscient de soi : en ce sens, l'esprit désigne tout ce qui porte la marque de l'homme (un produit du travail humain, ou une œuvre d'art) et la matière, tout ce qui est étranger à l'homme et n'est qu'un support possible pour ses activités : les choses de la nature, dans la mesure où elles existent indépendamment de toute intervention humaine et n'ont pas encore été transformées, sont matière. La matière est donc ce qui n'a pas de conscience et ce dont l'esprit a conscience.
Exercice n°3
4. Matière et esprit s'excluent-ils nécessairement ?
Telle est la position de Descartes, qui pose d'emblée l'existence de deux substances distinctes : « la substance pensante » et « la substance étendue », la première caractérisant l'homme en tant qu'il pense et se pense, et la seconde caractérisant la matière corporelle, pure étendue géométrique. Pourtant, cette distinction pose problème : comment penser en effet l'union étroite de « la substance pensante » et de « la substance étendue » que tout oppose, c'est-à-dire l'union de l'âme et du corps dans l'être humain ? Si cette union va de soi dans la vie courante (je veux mouvoir ma main, et je la meus) comment l'expliquer sur le plan métaphysique ? Descartes pose l'existence « d'esprits animaux », sortes d'influx nerveux assurant la communication entre l'esprit et le corps ; Spinoza, mais aussi Leibniz et Bergson, montreront que cette solution n'est pas satisfaisante.
Exercice n°4
5. Comment penser une participation de la matière à l'esprit et de l'esprit à la matière ?
Dans son ouvrage Matière et mémoire, Bergson entend réconcilier ce que Descartes avait opposé et montrer que l'insertion de l'esprit dans la matière est possible, parce que l'esprit et la matière ont au fond le même mode d'être : ils sont deux formes de la durée.
La matière en elle-même