Medias
L3 – Rousseau : entre autobiographie et roman Les vendanges à Clarens
Lettre 7 du Livre V – La Nouvelle Héloïse, Jean-Jacques Rousseau _______________________________________________________________________________
Roman d’amour s’il en est, Jean-Jacques Rousseau n’a jamais revendiqué l’aspect passionnel, en quelque sorte préromantique, de La Nouvelle Héloïse lui préférant grandement son côté moral. C’est précisément cette morale qu’il prend le temps de développer du Livre IV au Livre VI, derniers de l’ouvrage. La lettre 7 du cinquième livre illustre bien la pensée de l’auteur qui, après avoir disserté sur l’éducation, la musique italienne ou encore la religion s’étend longuement sur le bonheur d’une vie simple au contact de la nature dans un épisode que l’on appellera « Les vendanges ». Situé en plein cœur du Livre V, la lettre 7 représente une transition dans le déroulement de l’intrigue, séparant ainsi le livre en deux parties : les lettres une à sept s’étendent sur le bonheur de la vie à Clarens alors que dans les lettres huit à quatorze, ce bonheur se voile progressivement. Il est alors intéressant de se pencher sur la manière dont cet extrait, qui à première vue fait une description bucolique d’une scène de vendange, finit par devenir menaçant et annoncer la chute de La Nouvelle Héloïse. Pour mieux répondre à cette question, il est préférable d’étudier premièrement la description picturale d’une scène de vendange au château de Clarens, puis la figure de Julie, incarnation de ce château pour enfin nous pencher sur l’installation progressive d’une menace sous jacente mais de plus en plus évidente.
À première vue, cet extrait de la lettre 7 n’est rien de plus que la transcription agréable d’un moment passé à Clarens, comme Saint Preux, ici narrateur, a couramment l’habitude de le faire à son ami Milord Edouard, destinataire de la lettre. En effet, le Livre v ne compte pas moins de