Les pilotes protestent contre «l'absence de dialogue social sur les orientations stratégiques» du groupe Air France-klm. Les pilotes d'Air France qui avaient accompagné la sévère restructuration de leur compagnie ces dernières années ont décidé de montrer les dents. Lundi, à la suite d'un préavis lancé par trois syndicats de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), ces derniers entameront un mouvement de grève qui entraînera l'annulation d'un vol sur deux, a annoncé ce samedi matin le PDG du groupe, Frédéric Gagey, sur France Inter. La grève est programmée pour durer une semaine et vise à protester contre «l'absence de dialogue social sur les orientations stratégiques». En clair, les pilotes refusent de donner leur accord à l'expansion de Transavia France, la filiale low-cost que la direction du groupe veut pousser ces prochaines années pour capter ce marché en forte croissance dominé par easyjet, Ryanair et Vueling.

La direction propose de créer 250 postes de commandants de bord et de copilotes, rémunérés aux conditions de Transavia, pour les nouveaux appareils qui devraient rejoindre la flotte de Transavia. Les syndicats de pilotes, eux, défendent la création d'un groupe unique de «pilotes Air France» dans lequel Air France, Transavia HOP pourraient puiser mais aux coûts d'Air France. Mais pourquoi créer une compagnie low-cost si le contrat des pilotes est aligné sur celui de la maison mère en perte sur ce segment de marché? Les grèves de pilotes ont des conséquences économiques majeures. Cela va mettre à mal le plan de restructuration en cours. C'est d'autant plus incompréhensible qu'aucun pilote d'Air France ne sera obligé d'aller travailler chez Transavia.» Même parmi les pilotes, des voix dissonantes se sont fait entendre. Les pilotes du SNPL de Hop!, la compagnie régionale d'Air France, ont tenu à faire savoir qu'ils ne partageaient pas du tout le point de vue de leurs collègues du SNPL d'Air France grévistes.
La grève devrait néanmoins perturber sérieusement