Mercantilisme et ses fondements
Le terme vient du latin mercari, « faire du commerce », et de la racine merx, « la marchandise ». Le marquis de Mirabeau est le premier à employer le terme en 1763 qui est popularisé à partir de 1776 par Adam Smith 2.
Origines du Concept
Pour certains auteurs le mercantilisme n'est pas un courant de pensée en tant que tel. Pour plusieurs historiens de la pensée économique, comme Joseph Schumpeter et Lars Magnusson3, le mercantilisme a pris corps en tant que système au XIXe siècle pour justifier la naissance de la théorie classique fondée sur le libre-échange, les rendements décroissants et l'équilibre général. La naissance d'un système théorique complet se conçoit mieux lorsqu'elle se trouve être en opposition avec une autre pensée supposée être tout aussi systématique.
D'autres comme Georges Lefranc 4 sont d'un avis contraire: Pour ces derniers, le mercantilisme marque une rupture remarquable. Jusqu'au XVIe siècle en effet, la théorie économique tient peu de place. Le mercantilisme va contribuer à la faire apparaître dans le débat public. Et cette doctrine prend corps dans un contexte doublement favorable et porteur : d'une part, au lendemain des découvertes maritimes ; d'autre part, à l'époque de l'émergence des États-Nations. Du XVIe siècle au XVIIIs siècle, le mercantilisme se constitue progressivement en formalisant et en unifiant les « usages et bonnes pratiques » de la théorie mercantile. Par la suite, les formulations deviennent plus élaborées et plus volontaristes, comme celle promue et systématisée en France par Jean-Baptiste Colbert (le colbertisme).
Au cours de cette période une littérature diversifiée se répand dans la plupart des nations européennes en s'adaptant aux spécificités nationales :
Le bullionisme - influent en Espagne - préconise l'accumulation de métaux précieux ; Le colbertisme - mis en œuvre en France - fait de l'État un promoteur actif dans la sphère du Commerce, mais aussi de l'Industrie ; Le