Michel de swaen : auteur néerlandophone
En 1654 et 1655 paraissent deux des plus grandes œuvres de l’âge d'or néerlandais, Lucifer de Joost van den Vondel et Alle de wercken de Jacob Cats. Le xviie siècle constitue l’un des tournants majeurs de l’histoire des Pays-Bas. La forte immigration de protestants fuyant les Pays-Bas espagnols (plus ou moins la Flandre actuelle), soumis au catholicisme et à l'intransigeance de Philippe II d'Espagne, sonne le déclin de l’ancienne métropole néerlandophone d’Anvers au profit de la Randstad Holland (Amsterdam-La Haye-Rotterdam-Utrecht).
En 1662, la ville néerlandophone de Dunkerque est annexée au royaume de France par Louis XIV. L'influence française met un certain temps à marquer définitivement la région et la majorité des habitants aurait continué à parler le flamand occidental jusqu’à la fin du xixe siècle. Toutes les œuvres de Michiel de Swaen sont donc écrites en néerlandais. C’est d’ailleurs principalement pour cette raison qu’il est aujourd’hui encore répertorié dans de nombreuses encyclopédies néerlandaises comme dramaturge et écrivain sud-néerlandais. À juste titre, on le considère comme le cadeau d'adieu de la Flandre française à la littérature néerlandaise.
Michel de Swaen a visité les Provinces-Unies, plus précisément Rotterdam, où son fils s'était exilé. Il y a apprécié la liberté dans cette partie des Pays-Bas, tandis que la région dont il est originaire est souvent l'objet de guerres, ce qu'il exprime notamment dans son poème Aan de Heer van Heel (Au Maître des