Minkkinen
Dans ses photographies l'artiste se met en scène. On aperçoit son corps dans toutes les positions acrobatiques mais on ne voit pratiquement jamais son visage. Opéré dés la naissance d'un bec de lièvre, l'artiste n’appréciait pas particulièrement sa figure. Il choisit alors de magnifier le reste, c'est-à-dire son corps plutôt grand, élancé, musclé et sec. Il force l’admiration du spectateur en se tortillant de toutes les manières possibles mais aussi en s’amusant avec sa main qui tient sagement un crayon avant de noircir la mer de son encre ou ses pieds qui se joignent aux restes pour former un être difforme. L'artiste aborde également la question de la pesanteur. Quelque fois il semble flotter dans les airs ou en équilibre sur la pointe d’une falaise.
Son corps est sublimé par la qualité et la direction de la lumière mais aussi par sa façon de se positionner pour être en harmonie dans le paysage naturel. On peut voir un caractère « surréaliste » en fonction de ses prises, dans sa façon d'isoler et faire surgir des membres de nulle part, de les déformer grâce à des focales courtes, son attrait pour les silhouettes fantomatiques... L'artiste travaille soit à l'aide d'un câble déclencheur qu'il peut presser et jeter hors du champs pendant les 9 secondes du retardateur, ou bien le garder dans sa bouche. Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, son travail n'utilise aucun trucage ou de manipulation ultérieure. Il prend ses clichés à l’argentique et découvre le résultat