mises en scènes
En matière de décor, la seule indication qu’ait donnée Racine pour Phèdre se situe en I, 3, 156. L’auteur indique en parlant de Phèdre « Elle s’assied ». Le décorateur doit donc introduire un siège s’il veut rester fidèle à la conception scénique du dramaturge. Pour le reste, chaque metteur en scène est libre de recréer l’environnement à sa guise. La mise en scène de Phèdre de Jean-Marie Villégier nous présente un décor classique et minimaliste. Une porte monumentale surmontée d’un chapiteau oriente la pensée du spectateur sur l’époque de la pièce, l’importance des personnages et la grandeur de l’histoire. Le bleu neutre de fond de scène amène une ambiance froide au tragique de la pièce. Nous pouvons remarquer qu’aucuns artifices ne sont présents dans ce décor, pour adoucir ou espérer une fin plus douce, apaisée. A l’intérieur de cette entrée ressort une couleur plus claire, vert d’eau, qui laisse entrevoir une ouverture, une issue et éventuellement de l’espoir. Cette couleur peut signifier aussi la lumière, le jour, et le soulagement d’un aveu coupable. En ce qui concerne la mise en scène de Patrice Chéreau, le moderne et l’ancien se mêlent, grâce à un décor antique et une distribution de l’espace moderne. Les acteurs sont constamment en contact avec les spectateurs. En effet ils se situent non seulement sur la scène mais aussi sur ses deux extrémités. Tout comme dans un couloir. L'ambiance est sombre, noire. Un décor représentant un palais antique en ruine occupe le fond de la scène. Il n'y a aucune séparation entre l'espace scénique et les spectateurs. Ils ont les pieds