Mme bovary
Flaubert rédige en 1857 Madame Bovary. Son œuvre paraît à la fin du romantisme, et laisse envisager les prémices du naturalisme. Le roman retrace la vie sentimentale de Emma Bovary qui, mariée à Charles Bovary, s'ennuie et finit par le tromper. Dans cet extrait, Charles Bovary, médecin de campagne, se rend chez les Rouault et soigne M. Rouault. Le passage est au début du roman, situé au deuxième chapitre. Nous verrons dans un premier temps qu'il s'agit d'un blason fragmentaire de Emma, avant de considérer dans un second temps l'art de la description flaubertienne.
I. Un blason fragmentaire
1) L'éloge de la féminité
La scène est vue à travers le regard de Charles, en focalisation interne (verbe de perception : « aperçu », « fut surpris », « remarqua »...) La main est le premier élément du corps décrit, caractérisée par sa blancheur « blancheur de ses ongles ». Cette blancheur témoigne d'une certaine pureté, d'aristocratie. Cela montre qu'elle prend soin d'elle, en revanche la main n'est pas en accord avec les ongles. « plus nettoyés que les ivoires de Dieppe » montre que les références de Charles sont restreintes.
Le regard est valorisé, on le qualifie de « beau », de plus avec l'adverbe « franchement » montre qu'il s'agit de quelqu'un d'assez direct et l'oxymore « hardiesse candide » montre sa sincérité et son courage. Tout est concentré dans le regard.
Charles s'attarde surtout sur la description des cheveux et montre qu'elle est séduisante. Plusieurs champs sémantiques se croisent, la grâce (« ondés », « lisses », « fins »), l'ordre (« séparés », « un seul morceau », « raie »), la pudeur (« on voyait à peine », « légèrement »), la sensualité (« le bout de l'oreille », « chignon abondant »). A travers cette chevelure, on voit tout le transport de Charles « la première fois de sa vie », il découvre la femme à travers ses cheveux. Elle est à nouveau caractérisée par la blancheur : « son