Modernité d'alain betone
KH BL
Sciences économiques et sociales
Sociologie de la modernité
Alain Beitone
Février 2009
Sommaire
Introduction
I. La dynamique historique de la modernité
II. Sociologie et modernité
III. Modernité individualisme et crise du lien social
IV. Modernité, postmodernité, modernité réflexive, seconde modernité, etc.
Bibliographie
Introduction : Définir la modernité
Le terme « modernité » est utilisé dans de nombreux domaines. On parle en histoire des « temps modernes » (mais c’est aussi le titre d’un film de Charlie Chaplin), de meubles modernes (par opposition aux meubles anciens), il existe un « art moderne », une « musique moderne » (opposée à classique), des « sociétés modernes » (opposées à traditionnelles), etc.
Cette polysémie est évidemment problématique. L’un des enjeux de cette direction de travail sera précisément de cerner, d’un point de vue sociologique, le concept de modernité.
Une première piste de réflexion nous est offerte par le sociologue Robert Nisbet : « L’histoire de l’ensemble du monde moderne semblait clairement s’orienter vers la rupture des liens unissant l’individu aux structures communautaires ou associatives (corporations, communautés villageoises, Eglises, castes ou rangs) et, d’une façon générale vers la rupture des liens de type patriarcal. Pour certains, pour la majorité peut-être, cette rupture constituait une émancipation par rapport à une tradition devenue opprimante. Pour d’autres, plus pessimistes, elle engendrait un nouveau type de société caractérisé principalement par une morale égoïste et par une vie sociale atomisée. Mais qu’ils considèrent le phénomène comme un progrès ou comme le signe d’une décadence, tous les philosophes, qu’ils soient de bords aussi éloignés que Bentham, Coleridge, Tocqueville, Marx, Spencer ou Taine, s’accordaient pour reconnaître la réalité : ce n’était pas le groupe mais l’individu qu’engendrait l’histoire en marche ; pas la corporation mais l’entrepreneur,