Modèle allemand
C’est une constante de la Droite libérale, de faire référence à un modèle prétendument performant. Après les dragons asiatiques ce fut le petit dragon celtique irlandais, paradis (fiscal) des entreprises ; remplacé ensuite par le mirage espagnol, eldorado de la croissance. Aujourd’hui les serviteurs de la finance récitent leur leçon devant tous les micros : « le libéralisme c’est efficace. Voyez l’Allemagne ! »
La réalité n’est pas aussi séduisante. Schröder puis Merkel ont su imposer l’austérité salariale et une réduction drastique des droits des chômeurs. Résultat ? Recul du salaire moyen de 4.2% en 10 ans : 7 millions de salariés gagnent moins de 10 euros bruts de l’heure, 5 millions se contentent de jobs à 400 euros par mois sans protection sociale, 2 millions de travailleurs gagnent moins de 6 euros de l’heure . 30% de la population subit une baisse de son espérance de vie. Les petits boulots misérables se multiplient ce qui a permis la radiation de 1.5 millions de ces travailleurs des statistiques du chômage.
A quoi sert-il qu’un pays soit performant selon les critères du capitalisme libéral si 30% de sa population connaît des difficultés pour vivre décemment ? Dans un tel système économique la richesses des uns ne serait-elle pas le fruit de pauvreté des autres ?
Ajoutons que les perspectives s’assombrissent en particulier pour les firmes exportatrices, principal moteur de l’activité. L’austérité généralisée dans toute l’Europe réduit les débouchés et la consommation intérieure n’est pas en capacité de prendre le relais pour la même raison. Mises en difficultés, les entreprises voudraient imposer une nouvelle baisse de la rémunération des salariés. Ne nous y trompons pas, des deux côtés du Rhin les dirigeants des entreprises sont obsédés par la rentabilité immédiate et n’ont qu’une seule réponse à la crise : Baisser le coût du