Moliere le tartuffe I 4
Objectif : comprendre comment Molière fait la satire du dévot avant même son entrée en scène
Une scène d’exposition comique
Cette scène offre des éléments d’exposition par le biais des nouvelles qu’Orgon demande de sa famille. On y apprend qu’Elmire est souffrante et que Tartuffe se porte et mange bien. Mais le spectateur apprend surtout l’admiration naïve qu’Orgon voue à Tartuffe, au point de négliger sa femme.
Les contrastes concernent l’état d’Elmire et celui de Tartuffe. Quand celle-ci a de « la fièvre », celui-ci « se porte à merveille ». Quand elle éprouve « un grand dégoût » à manger, il avale deux perdrix et une moitié de gigot. Quand elle ne peut trouver le sommeil, Tartuffe dort « sand trouble ». Quand Elmire subit une saignée, il boit « quatre grands coups de vin ». Ce décalage est rendu comique par la question et l’exclamation que répète Orgon : « Et Tartuffe ? […] Le pauvre homme ! » Orgon ne plaint pas le bon personnage, ce qui suscite le rire.
Dorine s’ingénie à souligner le contraste entre la situation d’Elmire et celle de Tartuffe en ayant recours à l’exagération. Elle use des hyperboles pour opposer les personnages. Par exemple, Tartuffe « se porte à merveille » (v.11) tandis qu’Elmire souffre d’une « cruelle » douleur de tête (v.15). Elle emploie également des termes redondants pour insister sur l’état de Tartuffe, qui est « gros et gras » (v.12). Dorine sous-entend ainsi que Tartuffe profite de la générosité de son hôte, sans vraiment se soucier de l’état d’Elmire.
L’attitude d’Orgon fait rire car il n’entend que la moitié des répliques de sa servante, celles qui concernent Tartuffe, et reste insensible aux malheurs de sa propre épouse. Ainsi, à aucun moment il ne prononce le nom de sa femme, qu’il n’a pourtant pas vu depuis longtemps.
Une satire des faux dévots
D’après les propose de Dorine, Tartuffe est glouton et fainéant. Il aime également boire. Ce ne sont pas les qualités