Molière, l'ecole des femmes
ACTE I
Scène 1
Le sieur Arnolphe s'entretient avec son ami Chrysalde de la question du mariage. Il s'apprête en effet, à 42 ans, à épouser sa pupille Agnès, qu'il a recueillie alors qu'elle n'avait que 4 ans. A Chrysalde qui émet quelques doutes sur le bien- fondé de cette union, Arnolphe explique qu'il a pris toutes ses précautions en donnant à la jeune fille une éducation qui l'a maintenue à l'écart du monde, dans une ignorance qui ne risque pas d'en faire une de ces mondaines dont les hommes ont tout à craindre. A 17 ans, Agnès est donc aujourd'hui à son entière dévotion, et il ne risque pas, lui qui se gausse volontiers des maris trompé, de connaître le même triste sort. Chrysalde n'est guère convaincu par l'assurance de son ami, pas plus que par la volonté que celui-ci manifeste de changer de nom et de prétendre se faire appeler Monsieur de la Souche
Scène 2
Frappant à la porte de sa maison, Arnolphe se voit contraint d'attendre qu'on lui ouvre par suite de la sottise de ses deux serviteurs, Alain et Georgette, qu'il a choisis tout exprès un peu simplets pour garder Agnès sans lui éveiller l'esprit.
Scène 3
Celle-ci vient saluer son tuteur, qui observe avec satisfaction qu'elle se consacre à de sages travaux d'aiguille
Scène 4
Tout heureux de voir ainsi les résultats des dispositions qu'il a prises, Arnolphe voit passer un jeune homme qu'il reconnaît pour Horace, fils de son ami Oronte. Après lui avoir donné des nouvelles de son père, dont il attend l'arrivée en compagnie d'un certain Enrique, qui revient d'Amérique fortune faite, Horace, tout joyeux de retrouver Arnolphe, qui l'encourage à chercher dans la ville quelque aventure galante, lui confie que c'est chose déjà faite : il a réussi à attirer l'attention d'une jeune personne, nommé Agnès, en profitant de l'absence de l'homme qui la tient enfermée, un certain Monsieur de la Souche. Tout à sa surprise, Arnolphe coupe court à l'entretien pour, une fois seul,