Précurseur de la Révolution française, Molière, figurant dans la longue tradition de la littérature comique était à la fois acteur, metteur en scène, auteur dramatique et a exploré tous les ressorts de la comédie. Ce subtil écrivain, philosophe du bon sens bourgeois, moraliste du juste milieu, véritable homme du jeu corporel, de la posture, de la grimace et l'héritier des farceurs a longtemps été négligé par la critique. Fréquentant les Grands, courtisant les monarques, il n'a jamais dissimulé son dédain pour le peuple. Apôtre de la tolérance, énergique et vivace d'esprit, il s'entêta dans des polémiques hargneuses. Dom Juan, est l'une de ses grandes pièces théâtrales, elle a été écrite en 1665. Cette tragi-comédie en cinq actes représente l'histoire d'un fuyard et d'un séducteur libertin, Dom Juan, qui ne croit rien sinon que" deux et deux font quatre". Ici, le passage étudié est la toute première tirade de la 1ere scène du Ier acte. Sont présents le valet de Dom Juan, Sganarelle et celui de Done Elvire, Gusman. Ainsi, Sganarelle, après avoir fait l'éloge incongrue du tabac, présage et confie à Gusman dans cette première tirade la trahison faite par son maître Dom Juan à la belle Done Elvire.
Mais nous pouvons nous demander si cette première scène de la pièce constitue la scène d'exposition.
T out d'abord, nous verrons que ce commencement paraît plus déroutant qu'autre chose et que les informations données par la tirade concernant l'intrigue semblent minimes. Ensuite, nous constaterons véritablement que cette scène est en réalité très