Mon bonheur est il compatible avec celui du plus grand nombre
Le bonheur, n’est-il pas ce que chacun désire ? Pour quoi, en vue de quoi ? Pour luimême, car il vaut par soi seul. Une fois atteint, (mais qui l’atteint ?) il ne sert pas à autre chose. N’est-il pas ce que la quasi-totalité des philosophes ont tenté d’analyser, décortiquer et définir ? La quête du bonheur est ce que la majorité d’entre eux assigne comme fin de l’homme. Le paradoxe est que, malgré des siècles de recherches et d’analyses, la question ne semble toujours pas résolue. Est-ce une notion subjective, propre à chacun d’entre nous ? Ou, étant la préoccupation de tous, peut-on en avancer une notion générale, objective, universelle, non contestable et s’appliquant à tous ? Et, dès lors, « mon bonheur est-il compatible avec celui du plus grand nombre ? » Qu’entend-t-on par bonheur ? Historiquement le mot lui-même n’apparait en français qu’au XIIème siècle. Il tirerait son étymologie du mot latin « Augurium » i.e. accroissement accordé par les Dieux, bon présage et avait donc à l’origine de son utilisation la signification de fatalité heureuse, de chance. C’est la première acception d’événement heureux, de chance favorable que retient l’Académie Française,. Les expressions « un bonheur inespéré », un grand bonheur lui est arrivé » en témoignent. Pourtant, la racine indo-européenne « aweg » a donné lieu aussi au mot latin « auctor » : celui qui fait croitre, le créateur, l’auteur. Ceci indiquerait un aboutissement d’une construction, et non une chance passagère. Sa deuxième acception est, dans le domaine des beaux-arts et de la littérature, une parfaite réussite dans le style ou la manière : « s’exprimer, peindre avec bonheur », « un grand bonheur de mélodie ». Enfin, la troisième acception, la plus communément admise, utilisée, est l’état de parfaite satisfaction intérieure : « jouir d’un bonheur sans mélange », « aspirer au bonheur ». La qualification « intérieure », sans être