Depuis une vingtaine d'années, la Cedeao n'a plus de force mentale. Et dans la plupart des Etats membres en conflit sociopolitique, la Cedeao a perdu de toute sa crédibilité. Au Niger avec le Président Mamadou Tandja, coincé dans un processus démocratique aux limites incertaines et en Guinée-Conakry, avec le chef de l'Etat Moussa Dadis Camara mis en coïncidence entre l'Union Africaine et l'Union Européenne, la Cedeao définit difficilement aujourd'hui son rôle de régulation, dans les conflits sociopolitiques dans la sous-région africaine. On connaît maintenant les limites de la Cedeao, confinées dans ses décisions politiques contre Mamadou Tandja : le Niger est exclu de la Cedeao et le Président Mamadou Tandja n'assistera plus à aucun sommet de l'organisation Ouest-africaine. Cette sanction n'a aucune visée géo-économique en principe sur l'Etat nigérien. Elle ne peut pas obliger Mamadou Tandja à une remise en ordre constitutionnel ou démocratique. Pour être plus efficace, la Cedeao devrait sortir de l'offre des menaces diplomatiques et faire souvent comme l'Union Européenne : contraindre les diplomates des pays membres de la Cedeao à quitter le pays ?'indiscipliné''. Aujourd'hui, la Cedeao en tant qu'une institution de régulation ne fonctionne pas efficacement pour l'acquis communautaire. A sa création en 1975, la Cedeao était munie de vertus d'une ?'force de frappe'' comparative à celle d'une constitution disposant des textes. Mais les clefs du pouvoir d'influence des pays membres et des chefs d'Etat actuels de la Cedeao sont régies par l'Union Européenne et le manque de promotion de leurs propres institutions constitutionnelles. Ce manque de garantie et de confiance souveraine, commande que la Cedeao ne fait plus le poids et rejoint le club ?' des amis de l'Afrique de l'Ouest''. Désormais, la Cedeao se heurte à sa propre promotion des ?'amis'' politiques et chefs d'Etat de la sous-région ouest-africaine. Cette méthode classique légitimée par la Cedeao elle-même