Mondialisation et communication
Chapitre 5 Communication et mondialisation: un défi pour les politiques publiques
Marc Raboy
Dans la confusion et le chaos entourant les négociations menées par l’Organisation mondiale du commerce à Seattle en 1999, la représentante commerciale américaine, Charlene Barshefsky, souligna que «la seule véritable menace au système du commerce multilatéral était l’absence d’un soutien public» (1). Au Canada, l’absence d’un soutien public pour le projet de l’OMC fut palpable. Le Comité permanent des Affaires étrangères et du Commerce international de la Chambre des communes révéla, dans un rapport datant du mois de juin 1999, que les Canadiens considéraient la protection de leur identité culturelle et de la diversité culturelle comme étant une question prioritaire (2). En fait, cette attitude correspondait à une tentative historique du Canada pour apaiser les tensions entre le commerce et la culture au moyen d’une politique des communications. Toutefois, cette position est devenue de plus en plus difficile. Par exemple, le long conflit opposant le Canada et les États-Unis sur la question de l’accès au marché publicitaire canadien pour les magazines américains a été réglé lorsque le Canada accepta de modifier une partie de sa législation en échange du retrait des procédures judiciaires entamées par les Etats-Unis auprès de l’OMC (3). Cette querelle, hautement médiatisée, n’est qu’une illustration des nouvelles restrictions imposées à la souveraineté nationale par la nouvelle économie mondiale. À vrai dire, ces dernières mettent peu à peu en évidence certains problèmes que plusieurs acteurs sociaux se sont efforcés d’aborder. De son côté, le gouvernement canadien a toujours défendu son droit de poursuivre des objectifs non économiques dans ses politiques publiques, et cela