Monologue de théâtre
Karim, prenant le soin de fermer la porte, s’assit sur son lit, et dit d’un ton mélancolique :
Je ne connaitrais donc jamais le bonheur et la joie, sans peur du lendemain ? Ni aura-t-il pas un jour où je me coucherai heureux de la journée que j’ai passé et pressé de savoir ce que demain me réserve ? Je suis obligé d’avoir deux travails pour pouvoir seulement nourrir ma famille, comment vais-je continuer ainsi ? Je suis fatigué. Je vais devenir vieux. Et rien ne me permettra jamais d’améliorer ma situation. Je ne veux pas, oh non pas le moins du monde imposer à mes deux fils de ne pas faire d’études pour travailler comme moi car sans les diplômes, comment feront-ils, eux aussi, pour nourrir la famille qu’ils formeront. Voilà comment est-ce que l’on est remercié de tous les efforts faits ! Personne ne nous aide. Maçon le jour, taxi clandestin la nuit. Oui je sais, ce n’est pas très reluisant. Obligé de frauder pour nourrir sa famille. Mais comment aurais-je pu faire autrement ? Immigré de Tunisie, arrivé en France à 6 ans. J’ai eu la chance d’aller à l’école, mais à 14 ans j’ai dû travailler en tant que maçon, pour aider mes parents. Il n’y arrivait plus les pauvres. Je n’ai pas eu la chance d’aller jusqu’au BAC et de faire des études. Mais je me sacrifierais pour que mes enfants aient cette chance. Ils en sont capables. Je veux qu’ils aient un avenir dans ce monde injuste. Enfin, je dis ça mais, je suis sûr qu’ils n’auront pas l‘avenir que je leur souhaite. Ils sont fils d’un pauvre immigré, et ils ont la peau teintée. Et (souffle) je le sais, des portes se fermeront à leur nez, simplement à cause de leur couleur de peau. Alors oui ! Oui ! Je suis hâlés, ils sont hâlés, ma femme aussi. Et en quoi est-ce un tort ? Ai-je fais quelque chose de mal qui m’a valu cette couleur de peau ? Suis-je plus coupable qu’un autre parce que je suis dit différent ? Je ne le pense pas .. Mais j’ai l’impression d’être le seul ! Il existe une espèce de légitimité à cette