Monologue intérieur
Au cinéma, la voix intérieure désigne un monologue qui n'est pas prononcé par un personnage mais qui exprime ses pensées au moment de la scène. Elle se distingue de la voix off qui est, elle, le commentaire d'un narrateur.
Woody Allen utilise par exemple des voix intérieures dans un passage d'anthologie de Annie Hall lorsque Annie (Diane Keaton) et Alvy (Woody Allen) discutent sur le toit de l'appartement de celle-ci le jour de leur première rencontre.
On considère que l'inventeur de ce procédé fut le cinéaste Alfred Hitchcock qui l'utilisa pour la première fois dans son troisième film parlant : Meurtre (1930) lors d'une scène où le personnage de John Menier (Herbert Marshall) se rase en écoutant le prélude de Tristan und Isolde de Richard Wagner : à ce moment-là, on entend sa voix intérieure exprimer ses sentiments...
En littérature, le monologue intérieur est une des constantes du Nouveau Roman.
Jean Massin, « le monologue intérieur est d’abord la parole qu’un homme n’adresse à aucun auditeur, sinon à lui-même 8 », le narrateur n’a donc pas besoin de se présenter, de donner des détails concernant sa vie passée, puisqu’il est lui-même le destinataire premier de ses paroles et il est de règle dans les romans de ne pas répéter les informations que possède déjà le public.
Édouard Dujardin propose aussi une définition du monologue intérieur :
Discours sans auditeur et non prononcé par lequel un personnage exprime sa pensée la plus intime, la plus proche de l’inconscient, antérieurement à toute organisation logique, c’est à dire en son état naissant, par le moyen de phrases réduites au minimum syntaxial de façon à donner l’impression du tout-venant
Édouard Dujardin propose aussi une définition du monologue intérieur : Discours sans auditeur et non prononcé par lequel un personnage exprime sa pensée la plus intime, la plus proche de l’inconscient, antérieurement