Monsieur
Au milieu des brailleries de l’opposition, Manuel Valls a lu mardi après-midi son discours de politique générale, un discours bien construit (d’abord un tableau très crépusculaire de la situation de la France, puis son programme axé autour de la compétitivité, enfin une conclusion d’un patriotisme ardent) et comportant plusieurs annonces nouvelles, comme une aide aux salariés les plus modestes ou une profonde réforme du « millefeuille » des collectivités territoriales...
Sur le fond, le cap est maintenu : le maître-mot est pour Valls la « confiance » des entreprises, clé de la croissance. Celles-ci ont même eu droit à des cadeaux supplémentaires, comme la baisse de l’impôt sur les sociétés.
Sur le plan européen, le Premier ministre compte convaincre les partenaires de la France de ne pas briser le « feu naissant » de la reprise : il va demander un peu de temps pour ramener le déficit à 3% du PIB.
Il a brossé les lignes du pacte de responsabilité, esquissé sans entrer dans les détails qui fâchent son plan pour économiser 50 milliards d’euros en trois ans, et dessiné la réforme audacieuse du « millefeuille territorial » qu’il entend mettre sur les rails.
Et révélé, en creux, ce qui pourrait être une marque de son gouvernement : la mise entre parenthèses de la « gauche sociétale ». Il a parlé « d’apaisement » sur les questions de société, ce qu’on peut sans trop de risque traduire par l’annonce d’une pause dans les réformes.
1 Le pacte de responsabilité
Baisse des cotisations patronales : 30 milliards d’ici 2016
Au 20 milliards du CICE viennent s’ajouter 10 milliards, sur deux ans :
Au 1er janvier 2015 : suppression totale des cotisations patronales sur les smic (avec le risque de renforcer la « trappe à bas salaires »). Modification du barème des allégements existants entre le smic et 1,6 fois le smic. Total : 4,5 milliards d’euros.
Au 1er janvier 2016 et jusqu’à 3,5 fois le smic (soit 90% des