Monsieur
Les services de sécurité nigérians ont annoncé avoir déjoué un attentat visant l’avion du président Goodluck Jonathan quelques jours avant sa visite, le 7 mars 2013, dans la ville de Maiduguri (nord du Nigéria) fief des membres de Boko Haram. Ils annoncent avoir découvert une cache d’armes contenant, entre autres équipements, des armes antiaériennes (sans préciser le type), 10 RPG et une vingtaine de fusils mitrailleurs avec plusieurs milliers de munitions (1). Durant sa visite le président nigérian a déclaré qu’on ne pouvait pas négocier d’amnistie avec des "fantômes"(2). En effet l’organisation du mouvement islamiste radical appelé Boko Haram, composée de plusieurs groupes et de plusieurs leaders, est difficilement appréhendable. Boko Haram n’est pas le nom officiel de la secte mais un surnom que les populations du Nord du Nigeria ont donné aux mouvements islamistes radicaux. Son vrai nom est Jama’atu Ahlis Sunna Lidda’awati wal-Jihad (Mouvement dévoué aux enseignements du Prophète pour la propagation et la guerre sainte). Ce mouvement fut créé par Mohammed Yusuf, il y a une dizaine d’années. A la mort de ce dernier, Abubakar Shekau s’est autoproclamé nouveau leader du mouvement avec pour objectif l’application de la Charia la plus stricte au Nigeria. Abubakar Shekau ne fait pas l’unanimité parmi les membres de la secte. Beaucoup lui reprochent les attaques contre des civils considérés comme étant de "mauvais musulmans" et de s’éloigner de la voie tracée par son prédécesseur. Par conséquent, ce n’est pas parce qu’un groupe déclare faire partie de Boko Haram qu’il s’agit forcement de celui dirigé par Abubakar Shekau. Les membres de la secte peuvent très bien faire référence au mouvement créé par Mohammed Yusuf et rejeter le leadership d’Abubakar Shekau.
On peut considérer le nom de Boko Haram comme une sorte d’enseigne composée de plusieurs