Montaigne, essais "que l'intention juge nos actions"
Le XVI ème siècle est le siècle du renouveau, de la Renaissance. Le monde sort de l'obscurantisme du Moyen-Age pour se lancer dans la lumière et le mouvement, grâce par exemple à la redécouverte de l'Antiquité et de son savoir. Les intellectuels de cette époque mettent en place une notion très importante et chère à Montaigne, celle du « moi ». En effet, comme le monde est mouvant et illusoire, les hommes se concentrent sur le « soi »pour le découvrir. C'est dans ce courant de pensée que s'inscrivent Les Essais de Montaigne. Publiés pour la première fois en 1580, cette œuvre est un ensemble de courts textes sur différentes réflexions au sujet de la vie, de la mort, des hommes, de son époque, dans laquelle il cherche d'abord à se trouver lui-même, à donner une image de lui-même tout en apportant à ses lecteurs matière à réfléchir sur eux-mêmes et sur le monde.
Nous nous proposons de montrer dans une explication linéaire en quoi Montaigne, dans cet essai argumentatif sur les intentions face à la mort, grâce à une progression en alternance argument/exemple, donne une leçon de vie et une piste de réflexion sur la vie à ces lecteurs?
Montaigne commence par un postulat de départ « La mort, dict-on, nous acquitte de toutes nos obligations ». Il l'attribue au sens commun et en fait une généralité par le « dict-on » et par le présent de vérité générale. Par le « nous » qui englobe aussi tous les hommes, il en fait une sorte de maxime. Il part donc d'une idée générale, que tous connaissent, dont bien entendu le lecteur : la mort nous libère de nos obligations. A noter que le mot « toutes » donne alors à la mort son caractère total, elle est comme une fin et plus rien ne rattache les morts à la vie. Pourtant, il va contrer cette idée par un exemple long à partir d'un roi d'Angleterre, Henri VII. La phrase suivante est la mise en place de cet exemple. Montaigne se détache du « nous » par