Montaigne
Fondateur de l'introspection, il en vient peu à peu à l’unique projet de faire son propre portrait : « Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même » Mais il dépeint principalement ses pensées, il veut voir plus clair en lui-même, dans ce qu’il appelle son « arrière-boutique » : « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence[2]. » Un pareil dessein est alors très neuf et personne, même dans l'Antiquité, ne l’a expressément formé[3].
Mais s'il se peint, cela peut servir aux autres. « Tout homme, dira-t-il en 1588, porte en soi la forme entière de l’humaine condition: quiconque me lit peut se reconnaître en moi et tirer profit de mon expérience. » Pascal a jugé l'entreprise avec sévérité dans ses Pensées: « Le sot projet qu'il a de se peindre[4]», reprochant notamment à Montaigne son manque de piété et sa désinvolture vis-à-vis du salut. Mais Voltaire a écrit : « Savant dans un siècle d’ignorance, philosophe parmi des fanatiques, (Montaigne) qui peint sous son nom nos faiblesses et nos folies, est un homme qui sera toujours aimé[5]. » Et Nietzsche: « Qu'un tel homme ait écrit, vraiment la joie de vivre sur cette terre en a été augmentée[6]. »
Dans les deux derniers chapitres des Essais, Montaigne révèle, en guise de conclusion, sa conception du bonheur du sage, aimer la vie et la goûter pleinement : « C'est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement de son être[7]. »
Démocrite d’Abdère (en grec Δημόκριτος / Dêmókritos, « choisi par le peuple »), né vers 460 av. J.-C. à Abdère et mort en 370 av. J.-C., était un philosophe grec considéré comme un philosophe matérialiste en raison de sa conviction en un Univers