montaigne
A quoi s’ajoute bientôt le sentiment des contradictions tout aussi profondes des préceptes moraux qui lui ont été enseignés par ses maîtres ou ses lectures, des moeurs de tous les pays qu’il a traversés. Il conclut donc au scepticisme, formulé dans sa devise célèbre : Que sais-je ?
Loin de le conduire à quelque défiance envers l’homme, cette attitude de doute débouche sur une universelle bienveillance et un art de vivre fondés sur la compréhension de nos faiblesses.
Quel bilan tirer de ces Essais ? Montaigne a appris à se peindre lui-même, et à travers lui, la condition humaine.
Les Essais ne sont pas un journal intime, même si, en s’analysant, Montaigne se reconnaît différent selon les moments. Ils ne sont pas non plus récit de vie : le « moi » y tient la première place, mais comme sujet et objet de connaissance. Les Essais, qui témoignent d’une grande confiance dans la Nature, proposent une leçon d’équilibre, d’un équilibre conquis par la confiance faite à l’homme, en dépit de ses lacunes. Pour être heureux, il faut s’accepter soi-même, modérer ses désirs et se méfier des préjugés comme des fausses valeurs.
Montaigne dénonce les sévices en cours dans les écoles pour faire écouter et travailler les élèves. L’image terrible des tronçons d’osier sanglants résume la violence de ce système éducatif. Métaphore de la prison pour désigner le système scolaire de l’époque : une vraie geôle de jeunesse captive.
Mais comment critiquer sans être inquiété dans un climat d'intolérance lié aux