Montesquieu - lettres persanes (lettre 161)
Commentaire composé de la lettre CLXI du roman « les lettres persanes »
Dans cette lettre, on voit bien que Roxane profite de la distance qui la sépare de son mari pour lui faire toute une série de reproches qu’elle n’aurait probablement jamais osé aborder en sa présence. En les mettant par écrit, elle évite toute éventuelle représailles ce qui lui permet d’être franche. Elle l’accuse tout d’abord d’avoir été capricieux, jaloux, mais surtout de l’avoir forcée à se rabaisser en lui devant fidélité. Elle l’accuse de l’avoir cru naïve. De l’avoir soumise à toutes ses fantaisies. Elle lui reproche également de l’avoir rabaissée au rang d’esclave : « J’ai pu vivre dans la servitude. » (l.10). Pour énumérer ses défauts, Roxane utilise des anaphores : elle répète à quatre reprises l’expression « de ce que je » : « de ce que je me suis abaissée (…( » (l.12), « de ce que j’ai lâchement gardé dans mon cœur (…( » (l.13), « de ce que j’ai profané la vertu (…( » (l.15). Cette figure de style insiste non seulement sur l’intensité des reproches qu’elle lui fait mais surtout sur l’infinité de reproches qu’elle pourrait encore lui faire.
Roxane profite également de cette distance pour lui faire des aveux. Elle lui révèle de façon cynique qu’elle l’a trompé, qu’elle s’est « jouée de sa jalousie » (l.2), mais également qu’elle va mettre fin à ses jours. Elle revendique la liberté qu’elle prétend avoir toujours eu malgré la servitude dans laquelle il la faisait vivre. « Ton affreux sérail » (l.2), montre bien l’endroit où elle était supposée vivre (sérail : lieu où étaient enfermées les femmes chez les peuples musulmans).
Ces révélations vont faire prendre conscience à Usbeck qu’il ne connaissait en fait pas vraiment sa bien-aimée. Cette femme en qui il avait toute confiance, se révèle être une parfaite inconnue. Il n’imaginait pas qu’elle puisse le tromper, il croyait qu’elle adorait ses caprices, etc. Mais Roxane lui fait comprendre à l’aide