Mors, les contemplations, victor hugo
Victor Hugo, « Mors », Les Contemplations, 1856
On considère volontiers Victor Hugo comme l’un des plus grands poètes et écrivains français de tout temps. Porte-drapeau du mouvement littéraire romantique, son œuvre gigantesque comporte de nombreuses références de la littérature française : Les Misérables, Les Châtiments, ou encore Les Contemplations, d’où est extrait le poème « Mors ». Le recueil Les Contemplations, se construit autour d’une date, celle de la mort accidentelle de sa fille Léopoldine, le 4 septembre 1843. La première partie, « Autrefois », est consacrée aux poèmes du bonheur, la seconde, d’où est tiré « Mors », est une méditation sur la mort. Ce poème en vers présente une mort triomphante dans une atmosphère apocalyptique.
Comment Victor Hugo amène t’il cette atmosphère d’apocalypse ? Le triomphe de la mort est-il absolu ?
Tout d’abord, nous étudierons comment l’auteur présente la mort. Ensuite, nous nous intéresserons à la réaction qu’elle provoque chez l’homme, et enfin, nous analyserons comment Victor Hugo propose à travers le poème, un salut à l’homme.
Dans le poème, Victor Hugo réalise une peinture très sombre de la mort. Nous regarderons plus particulièrement comment elle agit, sa suprématie et notre équité face à celle-ci.
Dès le 1er vers, Hugo décrit la mort, en utilisant le terme « faucheuse ». Il prolonge cette allégorie par une métaphore aux vers 1 et 2 : « Elle était dans son champ. Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant ». L’auteur montre ainsi que la mort est une moisson des êtres vivants, et insinue qu’elle est très efficace puisqu’elle avance « à grand pas ». Tandis qu’aux vers 1 et 2, l’action de la faucheuse était limitée par le « champ », au vers 13, on apprend que celle-ci est au contraire illimitée. Ceci nous est suggéré par l’emploi des adverbes locatifs « en haut, en bas », qui décrivent la totalité de l’espace. Le champ sémantique de la mort (« faucheuse » (v.1), « noir squelette »