Mort de sardanapale
Année 1827
Technique : huile sur toile
Dimensions (H × L) : 392 cm × 496 cm
Mouvement : romantique * La Mort de Sardanapale est un grand tableau d'Eugène Delacroix.
* La scène représentée par Delacroix raconte l’épisode dramatique de la mort du souverain, dont la capitale est assiégée sans aucun espoir de délivrance et qui décide de se suicider en compagnie de ses esclaves et de ses favorites, après avoir brûlé sa ville pour empêcher l'ennemi de profiter de son bien.
* Le poète anglais Lord Byron, l'un des écrivains phare du romantisme, avait publié en 1821 en Angleterre un drame — Sardanapalus — traduit en France dès 1822. Certains historiens pensent que Delacroix y aurait puisé son inspiration.
* Si Delacroix semble bien avoir repris la trame générale du drame de Byron — on reconnaît Myrrha dans la femme à demi allongée sur le lit aux pieds du monarque — il semble en revanche avoir emprunté l’holocauste des femmes, des chevaux et du trésor à un autre auteur, antique cette fois, Diodore de Sicile.
* Assiégé dans son palais par ses ennemis, Sardanapale se donne la mort ; mais Delacroix imagine qu’il sacrifie avec lui, par le feu, ce qui lui appartient et sert ses plaisirs : femmes, pages, chevaux, chiens et trésors.
* La ligne de lumière qui traverse la diagonale du tableau éclaire l’acmé du carnage. Le haut de cette ligne présente Sardanapale, le roi de Ninive, impassible et serein, étendu sur une extravagante couche. Il assiste aux meurtres qu’il a ordonné et qui se perpètrent le long de ce segment lumineux pour aboutir au cœur de l’entreprise picturale : le sacrifice de la favorite qui préfigure la propre mort du commanditaire – car on le sait, le tyran aimant et aimé, se suicidera juste après. Delacroix fait sienne ici l’idée admise à l’époque que la cruauté du mâle oriental était considérée par ses compagnes comme une preuve d’amour - qu’elles partageaient en retour.
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