Morts injustifiées

2574 mots 11 pages
Morts injustifiées

Sébastien vient de se réveiller de son court sommeil prêt à passer une nouvelle journée longue, épuisante et ennuyeuse. Ce jeune homme de trente-cinq ans était chétif, il ne mangeait pas à sa faim et portait toujours le tablier sur son tricot de peau tout déchiré. C’était l’un de ces matins avec un ciel jaunâtre, quelques nuages et une douce brise d’été. Le bonhomme allait travailler chez Monsieur DeBoiselle, un riche bourgeois ayant de l’argent plein les poches et qui pouvait du jour au lendemain se procurer des kilos de soie. Sébastien avait le misérable poste de domestique. Il devait travailler à plein temps ; de huit heures à dix-neuf heures et devait de plus nourrir sa mère malade au bord de la mort, sa femme et ses quatre enfants, chacun atteint d’un trouble de la mémoire et par-dessus ça, il avait accepté d’héberger le chien de ses voisins Croissy, pendant cinq mois. Le misérable gagnait le salaire de trente euros la journée. Il s’en alla les yeux inondés de cernes, à repenser dans quelle galère il s’était embarqué en signant un contat de deux ans au service de Monsieur son maitre. L’infortuné arriva au gigantesque manoir qu’il enviait depuis peu de temps car il le comparait à la petite baraque qui lui servait de maison. Le pauvre homme ouvrit la magnifique porte en acajou et entra encore stupéfait par la beauté du château qui lui cachait presque ses cernes. Il entendit venant du premier étage la voix de son employeur qui lui disait : « Je veux vous voir tout à l’heure dans mon bureau monsieur Smith ». Sébastien ne voulait surtout pas entrer dans ce bureau, il serait tenté par le vol d’un objet de grande valeur ou d’une clé en or. Alors, il prit un chiffon et commença à nettoyer l’épaisse couche de poussière qui s’était déposée sur les vases de différentes couleurs et différentes matières, il fallait faire attention à ne pas casser les couverts en or accrochés sur les murs. A la connaissance de

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