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Georges Ngango
Ethiopiques numéro spécial revue socialiste de culture négro-africaine
70ème anniversaire du Président L. S. Senghor novembre 1976
Auteur : Georges Ngango
Le dualisme, l’écartèlement et la tension qui caractérisent la société africaine contemporaine ne sont que la manifestation de cette bipolarité fondamentale qui travaille et tiraille l’Afrique entre la tradition et la modernité.
C’est le résultat logique de la rencontre de l’Afrique et de l’Occident et c’est pourquoi leur origine remonte loin dans l’histoire de cette rencontre.
Au début de ce siècle, un écrivain africain d’outre-atlantique, le Docteur William Edward Burghardt du Bois, exprimait cet écartèlement et ce dualisme dans des accents particulièrement dramatiques :
« C’est un sentiment étrange, écrivait-il, que cette double conscience, cette impression de toujours se regarder à travers les yeux des autres, de mesurer son âme à l’échelle d’un monde qui vous regarde avec amusement, mépris et pitié. On sent toujours sa dualité..., deux idéaux en conflit dans un seul corps noir dont la force indomptable seule l’empêche d’être déchiré en deux ».
Ce diagnostic du Docteur du Bois, d’il y a exactement 73 ans, n’a pas perdu aujourd’hui de sa signification. Au contraire, on peut même dire que cette tension s’est accentuée depuis et se trouve aujourd’hui à l’origine du drame dans lequel l’Afrique se débat désespérément.
C’est pourquoi il m’a semblé de la plus haute importance pour nous, à l’occasion du 70e Anniversaire de celui dont toute la vie respire ce drame, de prendre la mesure de cette tension.
On ne comprendrait rien à la tension qui tiraille l’Afrique entre la tradition et la modernité et qui culmine dans les soubresauts et l’instabilité politiques, économiques et socio-culturels particulièrement aigus, si l’on ne se représentait pas correctement la dislocation ou la cassure qui a été provoquée par le contact avec l’Occident.
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