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• 1. L'analyse du discours - un espace interdisciplinaire
À la différence d'autres disciplines qui font l'univers des sciences du langage (la linguistique structurale, la rhétorique, la sémiotique) auxquelles on peut associer un « geste fondateur » (« Cours de linquistique générale » de Ferdinand de Saussure, 1916 ; « On a New List of Categories » - Charles S. Peirce, 1867 etc), l'analyse du discours apparaît comme un espace extrêmement divers et mobile, comme une dissémination interdisciplinaire, comme un receptacle des tendances récentes (la philosophie du langage, la théorie de l'énonciation, l'interactionnisme symbolique, l'ethnométodologie etc.) et des pratiques pluriséculaires (rhétoriques ou philologiques).
Le terme même d'analyse du discours (« Discourse Analysis » et « Analyse du discours ») apparaît pour la première fois dans un article de Zellig Harris (1952) qui plaidait pour l'extension des procedures distributionnelles aux unités transphrastiques. Au milieu des années '60, sont apparus les principaux courants qui allaient marquer le domaine de l'analyse du discours : l'ethnographie de la communication (Gumperz et Dell Hymes, 1964), l'ethnométodologie de Garfinkel (1967), la théorie de l'énonciation (E. Benveniste), la linguistique du texte.
La réflexion sur la construction et le fonctionnement du discours conçu comme interaction (co-opération, co-pilotage, co-construction de la signification) est un « mouvement » qui traverse beaucoup de disciplines et dont l'unité est fondée sur quelques postulats fondementaux :
• l'idée que le discours est une construction collective ;
• le fait que les participants interagissnet en fonction des normes culturelles qui déterminent des statuts, des rôles, des relations de communication et le contenu des messages. Les rôles et les rapports (« power / vs / solidarity ») forment un système communicationnel complexe avec des relations symétriques ou complémentaires (attribuées, négociées, «