Méditerranée
Pour les Turcs, la Méditerranée est la « mer Blanche », Akdeniz, c-à-d le Sud de l’Anatolie1 La
Méditerranée turque a une extension limitée n’englobant ni la mer de Marmara, ni la mer Egée. Il existe une région administrative « Méditerranée » mais qui ne comprend que 5 départements sur 80. S’agit de voir dans quelle mesure dénier à la Turquie cette méditerranéité ne conduit pas à nier les bouleversements récents qui ont affecté le territoire turc.
I. Une périphérie de l’Anatolie maintenant investie ?
a) la Méditerranée, un monde étranger à la nation turque ?
Au départ Méditerranée n’est pour la Turquie (fondée 1923) qu’une périphérie incertaine : réaction nationaliste de Mustapha Kemal conduite à partir de la mer Noire puis Ankara. De plus, littoral méditerranéen est physiquement coupé du plateau anatolien par le bourrelet des hautes chaînes du Taurus.
Hormis l’extrême E, la connexion du littoral S au réseau routier et autoroutier national n’est pas bien assurée.
b) Des côtes méditerranéennes de plus en plus peuplées et attractives
Appropriation de la Méditerranée par Turcs par double processus qui s’intensifie depuis 20 ans : d’une part peuplement et urbanisation, d’autre part développement de l’économie et du bâti touristique. Peut parler d’une « méditerranéisation » de la population turque : départements méditerranéens ont tx annuels de croissance + élevés entre les recensements de 1990-1997 (départements métropolitains exceptés)2.
Migrations intérieures participent activement à ce glissement de la pop. vers le littoral, notamment les migrations kurdes polarisées par Adana et Içel (E de côte turque). Parallèlement les côtes méditerranéennes sont devenues un haut lieu du tourisme international et national. D’où attraction des investisseurs nationaux et internationaux, ainsi que des classes favorisées turques.
La Turquie