Médée
Groupement de textes à partir de Médée de Corneille
I. L’horreur ressentie pour Médée
Le principe de la catharsis est de purger les passions du spectateur : il vit par procuration des émotions violentes comme l’horreur et la pitié. Les tragédies, à travers la catharsis, instruisent donc les hommes et visent à les rendre meilleurs. Médée de Corneille est une des pièces où la catharsis est la plus visible. Le personnage de Médée nous fait ressentir à la fois horreur et pitié. Ici, nous observons l’envie de vengeance de Médée qui se concrétise et qui augmente au fur et à mesure que Médée sombre dans la folie, ses actions devenant de plus en plus horribles et violentes.
a. Le commencement du processus de vengeance de Médée
Acte I scène 4
Médée
Tout ce qu’en ta faveur fit mon amour extrême,
Je le ferai par haine ; et je veux pour le moins
Qu’un forfait nous sépare, ainsi qu’il nous a joints ;
Que mon sanglant divorce, en meurtres, en carnage,
S’égale aux premiers jours de notre mariage,
Et que notre union, que rompt ton changement,
Trouve une fin pareille à son commencement.
Déchirer par morceaux l’enfant aux yeux du père
N’est que le moindre effet qui suivra ma colère ;
Des crimes si légers furent mes coups d’essai :
Il faut bien autrement montrer ce que je sai ;
Il faut faire un chef-d’œuvre, et qu’un dernier ouvrage
Surpasse de bien loin ce faible apprentissage.
Mais pour exécuter tout ce que j’entreprends,
Quels dieux me fourniront des secours assez grands ?
Ce n’est plus vous, enfers, qu’ici je sollicite :
Vos feux sont impuissants pour ce que je médite.
Auteur de ma naissance, aussi bien que du jour,
Qu’à regret tu dépars à ce fatal séjour,
Soleil, qui vois l’affront qu’on va faire à ta race,
Donne-moi tes chevaux à conduire en ta place :
Accorde cette grâce à mon désir bouillant.
Je veux choir sur Corinthe avec ton char brûlant
Ici, Médée nous expose son