Mémoire d'outre-tombe, chauteaubriand
Il y a trois moments importants dans cet extrait :
L’instant de la naissance, la mémoire de la tristesse et son interprétation par rapport au "Ciel" → idée de la Providence. L’événement est raconté et pensé.
La naissance en tant que tableau : le texte est un récit dépassé, il devient tableau.
La dimension symbolique du texte est importante : la naissance de Chateaubriand est mise en rapport symboliquement avec la condition humaine dictée par la Providence.
En remarque liminaire, on peut signaler que la phrase qui précède notre extrait fait référence à la date de naissance de l’auteur : "[…] je me fais naître le 4 octobre et non le 4 septembre […]" ; le 4 octobre étant le jour de la saint François. De même, dans le paragraphe qui précède notre texte, Chateaubriand est inscrit dans une lignée (en terme de généalogie) : il est né gentilhomme. Ce qui le constitue chrétien est son baptême. Le projet de lecture pourrait insister sur le fait que ce texte est un récit qui tourne délibérement au symbole ; on peut en faire une double lecture : la destinée de l’auteur est une destinée de souffrance.
1re phrase : on relève une allitération en [s] ("située", "sombre", "Saint-Malo") qui met en valeur le côté sombre de la scène. Pour la mention faite à la "rue des Juifs", c’est historiquement juste mais pas anodin de la part de Chateaubriand. Le jeu sur les temps ("habitaient" / "est située" / "est… transformée") relève d’une permanence illusoire ; rien ne demeure, tout change…
2e phrase : elle est construite sur le même